• Juste la fin du monde

    27 ans et un talent fou, autant controversé que talentueux, Xavier Dolan avait frappé fort en 2014 avec un film à succès intitulé Mommy. En 2016, il est de retour dans le très attendu Juste la fin du monde, adaptation cinématographique d'une pièce de théâtre de Jean-Luc Lagarce. Et le moins que l'on puisse dire est qu'il créer enfin un film qui ne peut être départagé aussi négativement les critiques comme ces films précédents. 

    Juste la fin du monde

    Et si un membre de votre famille partait pendant une très longue période, et revenait 12 ans plus tard dans le but d'annoncer qu'il allait mourir, que feriez-vous? C'est ce sur quoi le film nous fait réfléchir en prenant le point de vue de chaque personnage. En effet, respecter la pièce de théâtre revient à garder la situation du temps : c'est à dire ici, une journée. 

    Juste la fin du monde

    Xavier Dolan a beau être surcoté sur tout les autres films qu'il a pu réaliser, celui-ci est le seul qui a un réel mérite, parce qu'il frôle le chef d'oeuvre. Que ce soit au niveau de la réalisation ou du montage, avec l'utilisation presque abusive du focus et du flou, la gestion des musiques très bien organisée dans la manière d'exposer des flashback. On retrouve également un véritable travail dans l'utilisation de la lumière, on a à la fois un sombre constant et une petite touche de luminosité qui s’accommode avec merveille aux thèmes sombres du film. Les véritables succès restent quand même l'écriture des dialogues, et ce scénario très bien dirigé. On a beau se retrouver dans une seule journée, avec un seul objectif raconté dès le départ (annoncer sa mort), le vide se comble assez vite lorsque nous rencontrons sa famille, les membres de celle-ci étant tous aussi compliqués les uns que les autres.

    Juste la fin du monde

     

    Nous devrions surtout parler de ce casting phénoménal du film. Marion Cotillard décevait souvent et n'arrivait pas à s'imposer réellement, ou du moins sans évolution constante. Mais elle est ici d'une douceur et d'une subtilité époustouflante. Léa Seydoux incarne cette sœur qu'il n'a jamais connu, qu'elle interprète de manière sauvage, presque délibérément à ce qu'on pouvait s'attendre d'elle. Gaspard Ulliel a cette capacité à pouvoir s'effacer totalement jusqu'à devenir un fantôme, et pourtant, jouer de manière incroyable avec sa gestuelle et ses expressions faciales. En passant par une Nathalie Baye émouvante, on a la crème de la crème : Vincent Cassel. Probablement une des carrières les plus épatantes du cinéma français, une filmographie qu'on ne compte même plus, et pourtant un talent toujours présent et cette manière de s'exprimer propre à lui qui rend son personnage à la fois insupportable et touchant.

    Juste la fin du monde

    En bref, Juste la fin du monde est une pépite du cinéma francophone, avec un casting fabuleux, des émotions à gogo, des dialogues qui coulent à flots, et une réalisation soignée. Ne pas se poser de questions et aller voir le film, même pour ceux qui n'apprécient pas Xavier Dolan (comme moi). 

     


  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :